… le 6 juin 1934, Batty WEBER (*1860, +1940), éminent chroniqueur luxembourgeois, rapporte l’anecdote suivante: En 1866, le choléra sévissait à Diekirch. Deux croquemorts qui faisaient la tournée des mourants trouvèrent le maître-boucher NN assoupi. Ils l’empoignèrent et le traînaient dehors pour le mettre en bière. Ayant repris tous ses esprits et curieux de savoir ce qui lui arrivait, le maître-boucher interpella les deux compagnons: « Du göß begrohwen ! », lui répliquèrent-ils. Désorbité par l’annonce de son enterrement avant terme, il insista pour en connaître les raisons. «Du baß dukt !» Protestant énergiquement contre ce constat surprenant, le maître-boucher s’entendit débiter la sentence finale: « Den Dokter SCHOLTES hot gesot, du wärs dukt, an elo göß de begrohwen. » Il va sans dire que le brave boucher eut gain de cause et qu’il a survécu non seulement au zèle des croquemorts anticipateurs mais également au choléra. (Pour les passages cités en luxembourgeois l’orthographe originale de Batty WEBER a été conservée.) (bp, 2010-03-07)
L’inhumation précipitée par Antoine WIERTZ (*1806, +1865), huile sur toile, 235 cm x 160 cm, 1845, Musée Antoine WIERTZ à Bruxelles. Inscription sur le couvercle du cercueil: « Mort du choléra, certifié par nous, Docteurs » suivie de la signature « Sansdoutes ». [Photographie: NN; dépositaire: Le Musée Antoine WIERTZ, Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique, CC]
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