… Joseph OTH (*1877, +1955) nous a laissé deux représentations du vieux saule du Herrenberg qui s’est écroulé en 1939 sous le poids de l’âge et des calamités qui l’ont accablé sans répit. L’aquarelle de 1911 – dénichée le 16 janvier 2022 sur la plateforme ebay, ensemble avec un portrait au fusain de Roger GERSON (*1913, +1966) – et d’autres images photographiques du vieux saule, avec un ou plusieurs personnages, datant d’époques différentes, permettent d’estimer l’épaisseur de l’arbre et d’en déduire l’âge en appliquant la formule de MITCHELL: L’âge de l’arbre [années] est égal à sa circonférence [cm] à diviser par le taux moyen d’accroissement annuel de la circonférence [2,5 cm/an], ce qui donne ca 300 ans vers 1939. Loin d’atteindre la longévité proverbiale de Mathusalem – il aurait atteint l’âge de 969 ans – la Huel Wedd du Härebierg, trois fois centenaire, aurait donc été plantée au début du 17e siècle. Le 19 juin 1830, le conseil de régence – organe précurseur du conseil communal tel que nous le connaissons aujourd’hui – présidé par le bourgmestre François Julien VANNERUS (*1779, +1850), procéda à l’alignement des rues et à la création de nouvelles voies. Ce faisant, il constate que « le grand tilleul » qui se trouve « à 300 mètres à l’ouest de la porte haute » – la Porte Saint-Antoine ou Porte de Liège – « a 2 mètres d’épaisseur » et qu’il est « complètement creux »; il s’écroulera vers 1850. D’où l’on peut déduire, en appliquant la formule de MITCHELL, que le vieux tilleul op der Lann avait ca 250 ans en 1830 et daterait donc de la fin du 16e siècle. (bp, jb, pb, rob, 2023-08-17)
Le vieux saule du Herrenberg ou Huel Wedd au centre d’une partie de campagne: Un couple aisé se promenant en chariot tracté par un âne – qui ne paraît pas pressé de continuer le périple – a fait halte au pied du vieux saule sur les pentes du Herrenberg. Prenant lestement appui sur sa canne, Monsieur apprécie le panorama de la vallée de la Sûre qui s’ouvre vers le hameau de Gilsdorf. Madame fait mine d’attendre que Monsieur l’aide à descendre de la charrette, pour se reposer sur le banc aménagé au devant du tronc de la Huel Wedd ou pour y préparer un casse-croûte. Le tronc du saule, moins déchiqueté qu’en 1939, semble indiquer que la photo de la partie de campagne daterait plutôt de la fin du 19e siècle. Le canotier de Monsieur, chapeau de paille ovale, à fond et à bords plats, cerclé d’un ruban foncé, fort à la mode dans les milieux du sport à la fin du 19e et au début du 20e siécle, confirme la datation proposée. [Photo: NN_ca 1900]
Tronc dilacéré et exulcéré de la Huel Wedd, peu de temps avant son exitus en 1939. Une couronne haute (O) semble supportée par trois jambes (I, II, III) et un moignon (IVa) qui peut être complété par une prothèse imaginaire (IVb) en remplacement de la partie basale rongée par la gangrène, assurant l’appui tétrapode qui est à la base de l’estimation de l’épaisseur du tronc, de sa circonférence et finalement de l’âge de l’arbre. [Photographie: NN, publiée par Pierre OLINGER in Diekirch im Wandel der Zeiten, Abbildung 57 zu Seite 224; Graphique et montage: bp_ 2022]
L’implémentation du personnage dandyesque, gratifié d’une taille approximative de 175 cm, sur le graphique stylisé du tronc de la Huel Wedd, toutes proportions gardées par ailleurs, permet de mesurer l’épaisseur du tronc à une hauteur de 150 cm du sol, comme l’exige la formule d’Alan MITCHELL (*1922, +1995), dendrologiste britannique de renommée internationale. Ceci mène à attribuer un âge de ca 300 ans à la Huel Wedd vers 1939. NB: Les sigles O, I, II, III, IVa et IVb se rapportent à l’image précédente. [Photographie originale avec le personnage pris comme référence métrique: NN; Graphique et montage: bp_2022]
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