Peinture murale № 198

… endommagée ou détruite par le feu en 1467, 1634 et 1754, la Vieille Église Saint-Laurent de Diekirch fut donc reconstruite, réaménagée et agrémentée de nouveaux décors picturaux aux 15e, 17e et 18e siècles. Mais, la peinture murale la plus ancienne, l’effigie de Saint Éloi (*588, +660), évèque de Noyon-Tournai de 642 à 660, patron des chevaux, des maréchaux-ferrants, des vétérinaires, des métallurgistes, des orfèvres et des numismates – parmi d’autres – daterait du 13e/14e siècle. C’est au 13e siècle, en effet, que le culte de Saint Éloi, représenté avec un pied de cheval et un marteau comme emblèmes, était à son apogée en Europe. D’après le restaurateur Thomas LUTGEN, la représentation de Saint Éloi – elle garnit la concavité de l’embase de la portière gothique du mur sud – fut exécutée selon le procédé a secco (au sec), qui se caractérise par le dépôt de pigments sur un enduit sec par oppostion au procédé a fresco (au frais), qui utilise l’incrustation de pigments dans un enduit humide. Habituellement – et les pages hagiographiques en témoignent – Saint Éloi est représenté en grand ornat épiscopal, coiffé d’une mitre garnie d’une croix stylisée et portant une longue barbe pleine. Il n’est pas exclu que l’une des deux statues d’évèque, réputées être un don de l’ancien premier ministre Joseph BECH (*1887, +1975) à la Vieille Église de Diekirch, soit en fait une représentation à taille d’homme de l’évèque de Noyon-Tournai, Saint Éloi. (bp, sh, jb, 2024-04-18)

 

 

À gauche, situation du portail gothique sur une vue de l’intérieur de la Vieille Église; les flèches bleues délimitent l’ogive du portail gothique et la flèche orange désigne la représentation de Saint Éloi datant du 13e/14e siècle. A droite, vue rapprochée sur la représentation de Saint Éloi dans l’embrasure du portail gothique de la paroi sud de la Vieille Église Saint-Laurent de Diekirch, avec, au-dessous de l’effigie, l’inscription « S Eligius » en graphie gothique. La statue confectionnée au 18e siècle par le sculpteur Jean Georges SCHOLTUS (*1680 à Bonn, +1765 à Bastogne) qui occupe l’ouverture sous-jacente représente le saint antipesteux Saint Roch: Vêtu d’une cape de pélerin, une gourde appendue à sa ceinture, mais privé de son bourdon, il est accompagné, à sa droite, d’un chérubin qui « présente » un bubo pestis sur la cuisse du pestilentieux et, à sa gauche, du chien qui lui apporte le pain quotidien. De longues années durant, une procession rogatoire vouée à Saint Roch serpentait à travers le bourg de Diekirch le lundi de Pâques, à l’issue de la grand-messe célébrée en son honneur dans la Vieille Église Saint-Laurent. [Photographies: bp_ 2024-03-20]

 

 

Par analogie avec la représentation de Saint Eloi par Bartolomeo CARAVOGLIA (*1620, 1678) en la Cathédrale Saint-Jean-Baptiste de Turin (Duomo di Torino), qui héberge également le Saint-Suaire ou Linceul de Turin, l’évèque de droite, oeuvre d’un sculpteur inconnu, pourrait bien être Saint Eloi. [Photographie: bp_2019-07-06 ]

 

Références

 

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