Blödhausen № 180

… en 1922 Jean NOERDINGER (*1895, +1963), originaire de Nagem, fut nommé professeur de dessin au Gymnase de Diekirch en remplacement du professeur Joseph OTH (*1877, +1955), qui connaissait des ennuis de santé. « Un beau jour du mois de mai 1923 », en revenant d’une sortie festive bien arrosée, NOERDINGER, habituellement de nature plutôt réservée, inscrivit sur un poteau indicateur devant l’Hôtel de l’Europe « Nach Blödhausen » et signa son oeuvre de l’effigie d’un âne, emblème séculaire des diekirchois, perçu en ces temps-là plutôt comme une injure. Aussi la direction du gymnase et la ville toute entière s’offusquèrent-t-elles du camouflet impertinent, au point de mettre au ban son malheureux auteur, qui finit par quitter la ville et s’expatrier en Amérique pour s’y établir – avec succès d’ailleurs – comme artiste-peintre. A vrai dire, Jean NOERDINGER s’éloigna de Diekirch pour se rapprocher de sa fiancée, Victorine METZLER (*1893), qui s’était exilée, elle aussi, en Amérique pour fuir les ragots et calomnies suscités par la fin tragique du professeur René ENGELMANN (*1880, +1915), son fiancé d’alors. Originaire de Vianden, ENGELMANN fut un éminent philologue et linguiste, franc-maçon, chroniqueur socio-culturel, auteur dramatique, comédien et bon-vivant, apprécié et estimé de tous ses congénères. Epouvanté par le spectre d’une paralysie générale qui s’annonçait, il préféra se suicider par pendaison, quinze jours après ses fiançailles, plutôt que de se voir sombrer dans les ténèbres d’une démence totale et irréversible. (bp, as, jb, rob, 2023-07-30)

 

 

A gauche, peinture à l’huile de Jean NOERDINGER datant de 1922 (signature et date en bas à droite) et portant le titre peu explicite de « Paysage ». Vu que NOERDINGER oeuvrait comme maître de dessin au Gymnase de Diekirch à partir de 1922, il est probable qu’il s’agisse d’une vue vers l’amont de la Sûre et du Pont de la Sûre à Diekirch. L’architecture du pont et la configuration des berges – hormis les nouvelles constructions de la Maison de Soins « Bei der Sauer » – telles que révélées par la photographie récente de la Sûre et du Pont de la Sûre à Diekirch, à droite, semblent confirmer cette hypothèse. [Peinture: Jean NOERDINGER, 1922. In: De Kropemann, édition spéciale décembre 1995, Commission culturelle de la commune de Rédange, 1995; Photographie: bp_2023]

 

 

Portraits de René ENGELMANN (*1880, +1915), dû au talent de Joseph OTH (1877, +1955) datant de 1913, à gauche, de Victorine METZLER (*1893), au milieu, et de Jean NOERDINGER (*1895, +1963), à droite. [Portraits de René ENGELMANN par Joseph OTH, avec l’autorisation de Robert BOHNERT, dircteur honoraire du LcD, de Victorine ENGELMANN et de Jean NOERDINGER, tous deux d’auteurs inconnus]

 

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